Apres 60 km, bien assez pour les grands sportifs que nous sommes, nous sommes arrives dans une petite ville, Adolfo Gonzales Chaves, dans une station essence sans essence ou deux hommes prennent tranquillement du mate assis sur les marches... Nous leur demandons s'ils connaissent un endroit ou nous pouvons dormir paisiblement. Ils nous proposent un atelier derriere la station essence avec eau, electricite, tout confort quoi ! Felipe, 73 ans, jamais malade (son secret : un verre de jus de citron bouilli tous les jours), vit dans cette station essence desaffectee qui se situe devant des machines de construction dont il a la garde. Il nous indique un endroit ou nous pouvons trouver du pain en ville. La boulangere sent tout de suite a notre accent tres francais que nous ne sommes pas d ici. Nous discutons avec elle sur notre voyage et elle nous invite a venir decouvrir le lendemain la fabrication du pain et des 'facturas' (ce ne sont pas des factures mais des patisseries). Nous nous arretons dans un cyber pour mettre a jour le blog et nous en repartons quasi 2 heures plus tard avec 4 mate d'avales et quelques churros tout frais degustes. De retour chez Felipe, il nous propose de partager avec lui un asado de viande de mouton... bueno... nous tenons a partager avec lui nos spaguettis... completement massacrees par Sylvain qui n'est pas vraiment le cordon bleu de la bande ! Dans cette histoire, nous sommes vraiment complementaires et lorsque l'un d'entre nous sort de ses 'attributions', c'est la catastrophe... Pour en revenir a notre soiree, nous avons longuement discute avec Felipe et sur des sujets pas forcement tres faciles a aborder : dictature, guerre des Malouines, gouvernement actuel... Le lendemain, avant de reprendre la route, nous nous sommes arretes a la boulangerie et avons fait le plein de nos estomacs !
Une journee de velo plus tard, nous arrivons a Tres Arroyos. Les gens que nous avons croises nous ont un peu effrayes en nous disant que c'etait une ville dangereuse. Dans les environs, pas d'habitations, dans la ville pas de camping, les gendarmes nous ont expedies vers les pompiers qui nous ont envoyes dans un orphelinat pour enfants... ferme depuis 11 ans ! Depites, nous essayons de sortir de la ville ou l'ambiance est pesante. Une rencontre heureuse avec une passante nous amene chez un pasteur. Celui-ci nous accueille dans son eglise (evangelique et plus precisemment, el Ejercitio de la Salvacion, que je traduis timidement a Sylvain en 'l'armee du sauvetage'). Une soiree reposante que nous passons a laver un peu de linge, a ecrire nos memoires...
Le lendemain, notre objectif est de 100 km : le vent est lateral mais nous pousse un peu, la route est plate comme une crepe... Tout va bien, on file droit devant mais les bruits mecaniques se font entetants... Au bout de 50 km, nous entendons un crac dans la roue arriere : 2 rayons de casses ! Nous sortons le materiel et prenons de la place sur l'abord de la route. 1 heure plus tard, un camion s'arrete et nous propose de nous amener jusqu'a Bahia Blanca. Quelques secondes de reflexion, un regard, les cheveux dans le vent et notre roue voilee dans les bras (un samedi en fin de journee), et nous nous installons a l'avant de ce camion frigorique, transportant poisson, moules, poulpes et le tandem, la remorque, les sacoches... a -10 degres ! Mario, le chauffeur, nous invite a passer la nuit chez lui. Nous l'envahissons un peu dans son 12 m2. La voisine garde le velo dans son magasin. Apres un bon asado (oui, on ne manque pas de proteines comme vous pouvez le constater !), dodo. Nous passons la journee du lendemain, son jour de repos hebdomadaire, a echanger nos gouts musicaux, a visiter la ville de Bahia Blanca, le 3 eme plus grand port du monde... Un voisin, velociste (oui, nous avons sacrement du bol ce week-end !) est venu repare le velo. Avec toute cette chance qui nous sourit, Mario nous a amene dans un casino pour jouer pour lui et nous avons tout perdu... comme on dit, malheureux aux jeux, bonheur sur la route ! Ce soir, nous prenons un autobus vers Puerto Madryn, 8heures de trajet, pour rentrer dans la mythique Patagonie...
Ciao la Pampa et ses plates bandes... bonjour balleines et pingouins !
Quelle Aventure !!! Ca a l'air extraordinaire et les gens semblent super acceuillants ! En même temps, ils ne doivent pas voir des petits frenchies en tandem tous les jours ! Du coup, leur étonnenement, leur curiosité et votre envie de tout découvrir les interpellent forcément !
RépondreSupprimerBon courage pour les coups de pédales qui suivent !
On pense bien à vous !
Gros bisous de la cousine Nathalie et de Philippe
Coucou
RépondreSupprimerSeulement 15 jours que vous êtes partis et tout ces gens déjà rencontrés. Whaou !!! (je suis épatée et ça a vraiment l'air génial)
Je vous embrasse.
Estelle