Sur la route australe et le fleuve en furie...

Apres avoir passe un reveillon gastronomique (Sylvain a fait un pate aux prunes... reussi, personne ne s est etouffe !) et pantagruelique, nous avons passe le 1er janvier a Cucao, petit coin perdu au sud ouest de l ile chez un ami d Alvaro vivant seul depuis son retour au pays apres un exil politique de 30 ans en Europe, sans un sou, se nourissant de son potager, de poisson et de fraises sauvages. Un bon asado de mouton pour commencer l annee et de bonnes parties de rigolade !
Le soir venu, Alvaro et Rebecca nous ont amenes au sud de l ile, a Quellon, ou nous avons achete nos billets pour le bateau devant partir a minuit. Sur le quai, nous avons rencontre 9 cyclistes avec qui nous avons voyage pendant 2 jours ! Et notamment 2 Francais, Sarah et Sebastien, en voyage depuis 1 an et demi, reliant l Alaska a Ushuaia ! Une rencontre super sympa et tres interessante (ils nous apprendront par exemple comment utiliser notre rechaud qui nous semble peu efficace depuis 2 mois !).
A 3h du matin, on nous annoncait enfin que le bateau ne partira pas pour Chaiten. Nous attendrons donc le lendemain soir pour nous rendre a un petit port perdu plus au sud ou nous avons pu rejoindre la Carretera Austral en 2 jours.

Cette route est magnifique : entouree de montagnes enneigees, de plateaux, de rivieres dechainees, notamment la Futaleufu dont la petite ville d ou nous vous ecrivons porte le nom. Cette riviere est connue dans le monde entier par les kayakistes et rafteurs en manque de sensations fortes.

Pour rejoindre la ville nous avons fait une etape de 81 km en 6h35 sur un chemin horriblement pierreux, parfois melange de terre, de sable et de gros cailloux, et difficile d acces. Une journee de repos s imposait ! Mais une petite journee de rafting nous tente... nous nous renseignons. Le depart est dans une demi heure. C est parti.
La journee etait plus detendue, quelques vagues provoquant des montees d adrenaline jusqu a ce fatidique passage (niveau 3 normalement... les chutes du Niagara sont classees 6!)... une manoeuvre hasardeuse du guide, un rocher, des vagues puissantes, un courant infernal, le raft chavire nous projetant tous a l eau SAUF Sylvain, le survivant, personne ne sait comment il a fait pour rester seul maitre a bord...les kayaks suivant le raft tentent de repecher les malheureux a l eau, difficile de reprendre sa respiration, les vagues nous remettent toujours sous l eau... j ai vu les publicites precedant le debut du film de ma vie ! Un kayakiste m a sauve la vie et une guide en formation m a dit qu elle n avait jamais fait une chute aussi intense. Promis maman, je ne referai plus jamais de rafting !
Nous reprenons la route demain et passerons la frontiere vers l Argentine ou nous esperons retrouver un temps chaud et sec apres le passage du panneau "Bienvenido en Argentina" (on nous a promis l effet panneau "Pas de Calais" des Ch tis, en sens inverse)